Décarbonation de la pêche : un nouveau bateau expérimental diesel électrique à Loctudy
La décarbonation de la pêche est en marche. L’armement Le Brun, basé à Plobannalec-Lesconil, en pays Bigouden, qui emploie 36 marins à l’année sur neuf navires, vient d’acquérir un nouveau navire pour sa flotte, qui devrait y contribuer grâce à son fonctionnement hybride diesel/électrique. « Il s’agit du Magali, un chalutier de 17,50 m que l’on a racheté à des Lorientais, explique Julien Le Brun. C’est surtout son moteur, quasi neuf, qui nous intéressait pour le projet, qui vise à le transformer, avec une propulsion électrique alimentée par un générateur au gazole. Le navire pourrait ainsi réduire sa consommation de quasiment 20 %, du moins, c’est ce que l’on espère. »
Le Magali, qui a repris son nom de baptême, avec accord de ses anciens propriétaires, « L’Amour de la Mer », est désormais ancré au port de Loctudy et se trouve entre les mains de l’architecte naval Coprexma, basé à Pont-l’Abbé. Ce serait le deuxième bateau en Bretagne, après le Blue Wave au Guilvinec, à tester cette technologie hybride.
« Ce ne sera pas simple, comme dossier, reconnaît Julien Le Brun, qui estime la refonte totale du navire à 1,5 M€. Nous sommes encore dans les dossiers de subventions à envoyer à la Région, l’État et aux autres institutionnels qui peuvent nous aider dans le cadre de la transition énergétique de la pêche. On espère qu’il sera à l’eau et fonctionnel en 2025. Et d’ici là, il faudra déjà qu’on sauve notre peau, vu la crise grave que l’on traverse dans le milieu. Pas sûr que je tiendrai comme ça longtemps. »
Le 2e bateau de pêche hybride de Bretagne
En attendant, l’armement de Julien Le Brun met toujours un autre de ses bateaux, l’Anita Conti, à la disposition de l’ambitieux projet européen Pilothy qui prépare le bateau de pêche à hydrogène du futur. « Alors là, ça va être particulièrement long et compliqué, glisse cette fois Julien Le Brun. Ce système prend beaucoup de place, alourdit considérablement le bateau (on passe de 115 T à 165 T) et il y a problème de surconsommation d’énergie dans tous les cas. Tout cela entraîne aussi entre autres beaucoup de problèmes de sécurité et d’entretien. Et surtout, cela demande un budget plus important que celui initialement alloué à ce projet… »