"Aman" : nouveau symbole de la coopération maroco-espagnole dans l’aquaculture
S’inscrivant dans le contexte de la consolidation des liens bilatéraux entre le Maroc et l’Espagne, ce projet ambitionne à augmenter les capacités de recherche et d’innovation dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture, des secteurs d’une importance majeure pour l’économie et l’écosystème des deux pays.
Baptisé « Aman », le catamaran de 17 mètres de long est le fruit d’un projet remporté par Talleres Blanchadell lors d’un concours international lancé par le gouvernement marocain en 2023. Cette réalisation est la première exportation de l’entreprise vers le Maroc et représente une avancée cruciale, ouvrant des horizons inouïs pour les deux pays dans le secteur des industries maritimes.
Destiné à soutenir le développement de l’aquaculture, le catamaran Aman sera déployé dans la région d’Agadir, où il jouera un rôle clé dans la surveillance et la gestion des cages d’élevage de poissons. Cette initiative est particulièrement importante pour l’essor de l’aquaculture au Maroc, un secteur qui connaît une forte croissance. Le navire sera notamment utilisé pour l’élevage de deux espèces : le bar et la dorade, qui bénéficient d’une forte demande sur les marchés nationaux et internationaux.
Dans une déclaration à Hespress FR, Chadli Housni, éleveur et producteur de poissons, nous a plongés dans les coulisses de l’élevage du loup bar au Maroc. « Les loups bars, importés de France à un stade embryonnaire de seulement 3 grammes, sont introduits dans des cages immergées, recréant ainsi leur milieu naturel. Un processus méticuleux de 20 mois s’ensuit, où chaque détail est pris en compte pour garantir le bien-être des poissons et la préservation de l’écosystème », nous apprend-il.
« Le régime alimentaire est soigneusement élaboré, incluant une combinaison de farine végétale, de farine et d’huile de poisson. Cette approche naturelle permet au poisson de se développer dans des conditions optimales, sans compromettre sa santé ni l’équilibre environnemental », ajoute le professionnel.
Lorsque les poissons atteignent la taille commerciale, le processus de commercialisation est minutieusement planifié. « Pour éviter tout impact sur l’écosystème, précise-t-il, les poissons sont pêchés avec précaution à l’aide de filets. L’abattage, réalisé par choc thermique, est une méthode respectueuse conçue pour minimiser le stress du poisson. Ici, le bien-être animal est une priorité, assurant une qualité supérieure et une expérience gustative inégalée pour les consommateurs ».
Grâce à l’intégration de la technologie maritime avancée de Talleres Blanchadell dans le secteur halieutique marocain, celle-ci marque une évolution notable vers des pratiques modernes et responsables de la pêche et de l’aquaculture, en conformité avec les normes internationales. Cette initiative est également soutenue par des politiques marocaines visant à promouvoir des secteurs économiques stratégiques dans des régions comme Agadir, où le potentiel pour l’aquaculture et la pêche est en plein essor.
Gabriel Rona, directeur exécutif du projet chez Talleres Blanchadell, a fait part de sa fierté quant à l’achèvement et la livraison du catamaran. “Ce projet représente une étape majeure pour notre entreprise. Nous avons démontré notre capacité à concevoir et construire des navires spécialisés qui répondent aux besoins spécifiques de nos clients”, a-t-il annoncé.
Cela dit, Rona a également remercié le gouvernement marocain pour sa confiance en la société, et a mis en avant la volonté de renforcer les partenariats entre le Maroc et l’Espagne, notamment dans le secteur des industries maritimes.
Ce projet de catamaran constitue pour Talleres Blanchadell une vitrine de son expertise dans la construction de navires techniques et innovants, répondant aux exigences croissantes du marché marocain pour des solutions maritimes avancées et durables.
Au-delà de son importance technique, la livraison du catamaran Aman représente une étape significative dans la coopération économique entre le Maroc et l’Espagne, renforçant les investissements bilatéraux dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Ce projet ouvre également de nouvelles perspectives pour attirer davantage d’investissements étrangers dans le secteur maritime marocain, contribuant ainsi à la création d’emplois et à la stimulation de la croissance économique dans les deux pays.